Alors que le président français, Emmanuel Macron, se rendra en Algérie de jeudi à samedi pour une visite diplomatique toujours aussi épineuse – étant donné le passif historique liant les deux nations – la diaspora algérienne vivant dans l’Hexagone a appelé le chef d’Etat a mettre sur la table la lente dégradation des droits en humains au sein du géant maghrébin.
Cette lettre ouverte envoyée au locataire de l’Elysée par 13 organisations – dont Debout l’Algérie, Action citoyenne pour l’Algérie, Groupe Algérie Droit Devant, le Collectif des Familles de disparus en Algérie ou la Coordination des Algériens du monde – l’invite « à ne pas cautionner cette dérive despotique du régime algérien ».
Ces associations espèrent également que cette visite « sera fructueuse pour les deux pays, fortement liés par l’histoire, la géographie, la culture, la langue et tous les échanges et partenariats tissés depuis l’indépendance ».
Voici les extraits principaux de cette lettre :
« Monsieur le Président, il est un sujet grave qui ne doit pas être occulté lors de cette visite : celui de l’état actuel des droits humains en Algérie. Près de dix mille arrestations suivies d’au moins un millier de détentions provisoires abusives en violation du Code pénal sont à l’actif de ce régime depuis le début des manifestations prodémocratie du Hirak (lancé en février 2019) qui ont ébranlé le pouvoir (…) Aujourd’hui, les quelques acquis obtenus au prix de décennies de lutte et d’engagement citoyen (…) sur la liberté d’expression, d’organisation, de manifestation, de presse et de l’activité politique sont en net recul, voire en voie de disparition et toutes les formes d’expression en dehors de la ligne du pouvoir sont systématiquement réprimées (…) La diaspora algérienne n’est pas épargnée en raison de son implication et de son soutien massif et continu au mouvement populaire (…) Les Algériens en France mais également les Franco-Algériens craignent des mesures de rétorsion dans leurs déplacements en Algérie et se trouvent ainsi limités dans leur liberté de circulation. Des voyageurs ayant comme seul tort d’avoir manifesté une opinion, ont été victimes d’arrestations et de décisions d’interdiction de sortie du territoire algérien. Des activistes, des militants politiques, des journalistes résidant sur le territoire français sont poursuivis par la justice algérienne et leurs familles résidentes en Algérie sont parfois inquiétées ».
Cet appel sera-t-il entendu par Emmanuel Macron et le président algérien, Abdelmadjid Tebboune ?