Alors que l’autorité électorale avait confirmé une abstention record de 88,78% au premier tour des élections législatives tunisiennes, le 17 décembre dernier – un chiffre navrant qui avait fait entrer le pays du Jasmin dans les livres d’histoire – le second tour ne pouvait que faire mieux. Malheureusement, cela n’a pas été le cas… Le marasme démocratique est total pour le géant maghrébin.
Dans les faits, seuls 895 002 électeurs sur plus de 7,8 millions de Tunisiens inscrits sur les listes électorales (11,3%) ont en effet réalisé leur devoir de citoyen, dimanche, au second tour des législatives. Comme le souligne France 24, le constat est implacable : « Le public tunisien, aux prises avec un chômage élevé, l’inflation et des pénuries de produits de base, a perdu tout intérêt pour la politique ».
Qui sème le vent…
Techniquement, le président Kaïs Saïed a utilisé cette échéance pour renforcer le poids des hommes au sein de l’hémicycle, tout en réduisant parallèlement celui des femmes. L’intéressé a également œuvré pour écarter les partis traditionnels sur lesquels Saïed a imputé une grande partie de la responsabilité de l’économie en déclin ainsi que du chômage. Et cela, en encourageant les candidatures basées sur des programmes communautaires.
Finalement, au regard de ces manœuvres étatiques peu compatibles avec un système démocratique en bonne santé, et une économie domestique meurtrie, ces résultats catastrophiques ne sont donc pas si surprenants.