Amira Bouraoui, l’une des principales leaders des manifestations de masse de 2019 qui ont fait tomber l’ex-président algérien, Abdelaziz Bouteflika, s’est enfuie en France, déclenchant une crise diplomatique entre les deux pays, relaie la BBC.
Médecin de formation, la journaliste et militante avait l’interdiction de quitter l’Algérie dans l’attente d’un procès en appel. Titulaire d’un passeport français, elle se serait rendue illégalement en Tunisie puis en France avec une aide diplomatique. En réponse, l’Algérie a rappelé son ambassadeur basé à Paris pour marquer son indignation face à la position de l’Elysée dans cette affaire.
A ce jour, le ministère algérien des Affaires étrangères accuse Paris d’avoir participé « à l’évacuation illégale et secrète d’un ressortissant algérien ». Ce dernier qualifie également cet incident « d’inacceptable », affirmant que cette décision abimera les relations diplomatiques entre la France et son ancienne colonie.
Dans les faits, la justice algérienne a condamné Amira Bouraoui à deux ans de prison, en 2021, pour « offense à l’islam » et « insulte envers la présidence » lors des vastes manifestations populaires contre le gouvernement Bouteflika, qui se déroulèrent deux ans plus tôt. L’intéressée passa finalement 11 jours en prison, avant de retrouver la liberté avec interdiction de quitter le territoire. Récemment, elle a réussi rejoindre l’Hexagone par avion, sous le motif d’une visite familiale.
Dossier à suivre de près, donc…
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