Détenu depuis le 24 décembre dernier, le journaliste algérien, Ihsane El Kadi – directeur du pôle éditorial de Maghreb Emergent et de Radio M, propriétés d’Interface Médias SPA – risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. L’Etat le soupçonne en effet d’intelligence avec une ou plusieurs nations étrangères.
Comme le relaie La Croix, « le président algérien Tebboune avait publiquement traité Ihsane El Kadi, le 24 février dernier, de ‘khabardji’ à la télévision, un terme humiliant signifiant ‘agent à la solde de forces étrangères’ et utilisé pendant la colonisation ».
Considéré comme l’une, si c’est « la dernière bougie de la presse algérienne », comme le revendique son avocat, le journaliste encourt ainsi une peine de cinq ans de prison ferme. Interface Médias pourrait parallèlement faire face à une amende de dix millions de dinars. Dans les faits, le procureur de la République a proposé ces sanctions, ce dimanche 26 mars, devant le tribunal de Sidi M’Hamed situé dans la capitale.
De son côté, Bruxelles tente de faire fléchir la position d’Alger dans ce dossier. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’en est d’ailleurs ému le 13 mars dernier lors d’un entretien avec Abdelmadjid Tebboune. Et cela, en rappelant à son interlocuteur que cette atteinte à la liberté de la presse était mal venue alors que le géant maghrébin venait d’être élu au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Verdict attendu le 2 avril…