Selon les dernières données disponibles de la Banque mondiale portant sur les PIB des trois grands Etats maghrébins, le PIB par habitant de l’Algérie s’établissait en 2021 à 3691 dollars, contre 3807 dollars pour la Tunisie et 3795 dollars pour le Maroc. Une première depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Comme le résume le site Financial Afrik, en dépassant l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont ainsi réalisé une remarquable performance, vu leurs faibles richesses naturelles en comparaison avec leur voisin, un des principaux producteurs mondiaux d’hydrocarbures. Premier producteur africain de gaz naturel et troisième pour le pétrole, l’Algérie a en effet extrait 101 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2021 et environ 900 mille barils de pétrole par jour au cours de la même année, soit respectivement 53 fois et 24 fois plus que la Tunisie, dont les maigres richesses en la matière sont pourtant, elles-mêmes, considérablement supérieures à celles, quasi nulles, du Maroc. La production marocaine en hydrocarbures est si insignifiante, que le pays n’a produit, par exemple, que de 250 barils de pétrole par jour en 2021, soit environ 3 600 fois moins que l’Algérie, 150 fois moins que la Tunisie…
Sans surprise, l’erreur d’Alger a été de trop de se reposer sur ses réserves d’or noir et de gaz, sans tenter de mener une vraie politique de diversification de son économie, à l’image du Venezuela, et a contrario d’autres géants des hydrocarbures venus du golfe Persique, comme le Qatar et l’Arabie saoudite. Et pour caractériser ce nouveau rapport de force au Maghreb, le média précise que les voisins tunisiens et marocains ont de leur côté réussi ce virage indispensable :
La Tunisie et le Maroc ont réussi à constituer de nombreuses filières industrielles, leur permettant notamment d’occuper les premières places au niveau continental en matière d’industrialisation et d’environnement des affaires. Ainsi, et selon le dernier classement publié par la Banque africaine de développement (BAD), en novembre 2022, le Maroc et la Tunisie se classaient respectivement deuxième et quatrième des pays du continent en matière d’industrialisation, alors que l’Algérie n’arrivait qu’à la 11e position.
Face à ce constat implacable, le gouvernement de Abdelmadjid Tebboune va-t-il changer son fusil d’épaule ?