Félix Bingui, présumé chef du clan marseillais « Yoda », est actuellement transféré du Maroc vers la France. Arrêté le 8 mars 2024 à Casablanca, cet individu est soupçonné d’être une figure centrale dans le trafic de stupéfiants à Marseille, une activité criminelle à l’origine d’une violente guerre entre gangs dans la région.
Cette extradition résulte d’une collaboration entre les autorités marocaines et françaises. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a joué un rôle déterminant dans ce processus, intervenant discrètement pour obtenir l’accord de son homologue marocain. Sur le réseau social X, l’ancien ministre de l’Intérieur a rappelé avoir déjà œuvré à l’arrestation de Bingui lors de son mandat précédent. Il a exprimé sa gratitude envers les autorités marocaines pour leur coopération, soulignant que cette extradition permettra à la justice française de se saisir de l’affaire.
Félix Bingui fait face à de lourdes accusations, émises par un juge d’instruction marseillais, incluant l’importation et le trafic de stupéfiants en bande organisée, le transport, la détention, ainsi que le blanchiment d’argent et l’absence de justification de ressources. Ces charges traduisent l’ampleur de son implication présumée dans les activités criminelles qui minent la deuxième ville de France.
En avril 2024, une audience devant la Cour de cassation de Rabat avait permis de confirmer la décision d’extradition. Lors de cette audience, Bingui avait accepté son transfert vers la France, ouvrant ainsi la voie à la procédure actuelle. Philippe Ohayon, avocat de l’accusé, a rappelé l’importance d’un traitement judiciaire équitable, soulignant que le respect des droits de la défense sera essentiel tout au long du processus.
Cette opération marque une étape significative dans la lutte contre le narcotrafic à Marseille, où les réseaux criminels continuent de sévir malgré les efforts des forces de l’ordre. Avec le retour de Félix Bingui sur le sol français, les autorités espèrent que son jugement contribuera à démanteler les structures à l’origine de cette violence. Cette extradition illustre également l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre le crime organisé, permettant de traduire en justice des individus considérés comme des figures majeures de ces activités illicites.