La France accorde un prêt de 781 millions d’euros pour financer les TGV Alstom au Maroc

Maroc

La France a récemment octroyé un prêt du Trésor de 781 millions d’euros au Maroc afin de soutenir le projet d’extension de la ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Kénitra jusqu’à Marrakech. Ce financement permettra notamment l’acquisition de 18 rames de TGV fabriquées par le groupe français Alstom. Ce projet s’inscrit dans un vaste chantier ferroviaire marocain qui implique également d’autres partenaires internationaux, tels que l’Espagne et la Corée du Sud.

L’annonce a été faite par l’ambassade de France à Rabat dans un communiqué publié le 8 mars. Le montant de ce prêt, qualifié d’« exceptionnel » par l’ambassadeur Christophe Lecourtier, servira à financer l’achat des trains par l’Office national des chemins de fer marocain (ONCF). Ces rames seront utilisées pour prolonger la ligne à grande vitesse actuelle, qui relie déjà Tanger à Kénitra, jusqu’à Marrakech.

Alstom a été sélectionné par l’ONCF à l’issue d’un appel d’offres international lancé fin février, couvrant plusieurs aspects du projet ferroviaire marocain. Parallèlement, le constructeur espagnol CAF a été retenu pour la fabrication de trains inter-villes, avec un financement du gouvernement espagnol d’environ 738,5 millions d’euros. De son côté, la société sud-coréenne Hyundai Rotem fournira les rames destinées au service RER, grâce à un financement de Séoul s’élevant à 2,7 milliards d’euros.

Des TGV de pointe pour le Maroc

Alstom produira 18 rames de TGV du modèle Avelia Horizon, des trains à double étage pouvant accueillir jusqu’à 640 passagers et atteindre une vitesse maximale de 320 km/h. Ces trains seront assemblés dans les usines d’Alstom en France, puis transportés et testés au Maroc. Cependant, l’usine d’Alstom à Fès contribuera à la production des armoires électriques et des faisceaux de câbles, renforçant ainsi l’écosystème ferroviaire local et développant l’expertise marocaine dans ce domaine.

Ce prêt du Trésor français s’inscrit dans le cadre d’une déclaration de coopération financière dans le secteur ferroviaire, signée le 28 octobre 2024 en présence des chefs d’État français et marocain, lors de la dernière visite du président Emmanuel Macron au Maroc. Ce partenariat bilatéral vise à soutenir le développement des infrastructures de transport au Maroc, tout en consolidant les relations économiques entre les deux pays.

Un projet structurant pour l’économie marocaine

Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, a salué ce financement comme une preuve du « formidable partenariat franco-marocain en matière ferroviaire ». Il a rappelé le succès de la ligne à grande vitesse Tanger-Kénitra, qui a transporté près de 5 millions de passagers en 2024. Selon lui, ce projet ne se limite pas à une simple amélioration des infrastructures de transport, mais constitue un véritable levier de développement économique pour le Royaume. Il s’inscrit également dans la perspective de la Coupe du Monde de football 2030, qui se déroulera en partie au Maroc.

Avec ce nouveau projet, le Maroc continue de se positionner comme un leader en matière de transport ferroviaire en Afrique, tout en renforçant ses collaborations internationales pour atteindre ses objectifs de modernisation et de développement durable.