Les États-Unis ont donné leur feu vert à une importante vente d’armement au Maroc. L’administration américaine a approuvé, mardi dernier, la livraison de 600 missiles antiaériens portables Stinger, accompagnés de leur équipement, pour un montant total estimé à 825 millions de dollars (environ 730 millions d’euros). Cette décision, officialisée par l’Agence de coopération en matière de défense et de sécurité (DSCA), marque une nouvelle étape dans le rapprochement stratégique entre Rabat et Washington.
Déjà validée par le département d’État américain, cette transaction nécessitait une notification formelle au Congrès. Cette procédure a été remplie par la DSCA, qui a souligné, dans son communiqué, les objectifs poursuivis par le Maroc à travers cet achat : « moderniser ses forces armées et étendre ses options de défense antiaérienne à courte portée ». Selon l’agence, cette acquisition permettra à l’armée marocaine d’améliorer sa capacité de réponse face aux menaces actuelles et futures, tout en renforçant son interopérabilité avec les forces armées américaines et celles d’autres pays alliés.
Les missiles Stinger, une arme emblématique de la défense moderne
Développé à l’origine dans les années 1980, le missile FIM-92 Stinger est un système de défense sol-air portatif, capable de neutraliser des cibles aériennes à basse altitude, telles que des hélicoptères ou des avions d’attaque. Facilement déployable sur le terrain, il constitue un atout stratégique majeur dans les conflits asymétriques ou les zones à haute tension. L’achat de ces missiles par le Maroc marque une volonté claire de renforcer la mobilité et la réactivité de ses troupes face aux menaces potentielles.
Ce type de système s’inscrit aussi dans une tendance globale d’investissement accru dans les technologies de défense à courte portée, dans un contexte international marqué par des incertitudes géopolitiques croissantes, notamment en Afrique du Nord et dans la région du Sahel.
Un partenariat renforcé entre Rabat et Washington
Cette vente s’inscrit dans la continuité d’un partenariat stratégique qui s’est renforcé depuis le premier mandat de Donald Trump (2017-2021). En décembre 2020, l’administration Trump avait officiellement reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de l’engagement de Rabat à normaliser ses relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham. Cette reconnaissance avait marqué un tournant historique dans les relations diplomatiques régionales et avait ouvert la voie à de nouvelles coopérations militaires.
La semaine dernière encore, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a réaffirmé ce soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, à l’occasion d’une rencontre à Washington avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Cette déclaration vient confirmer que l’alliance entre les deux pays reste solide, notamment dans le domaine sécuritaire.
Un message diplomatique fort dans un contexte régional instable
À travers cette opération, Washington envoie un signal fort quant à son engagement auprès de ses partenaires stratégiques au Maghreb. Pour Rabat, cette acquisition représente à la fois un renforcement tangible de ses capacités militaires et une confirmation de sa place comme acteur régional de poids.
Au-delà de l’aspect technique de la transaction, la vente de ces missiles Stinger s’inscrit donc dans une dynamique plus large de rééquilibrage des forces et de consolidation des alliances, à un moment où la région connaît des tensions persistantes, notamment sur la question saharienne, la menace terroriste au Sahel et les rivalités avec l’Algérie voisine.
Le Maroc poursuit ainsi sa montée en puissance militaire, soutenu par l’un des plus influents alliés de la scène internationale.
