L’Algérie a décidé de suspendre tous les vols en provenance de l’Espagne. Cette décision trouve sa source dans la position de Madrid sur le Sahara occidental. Les autorités ibériques soutiennent en effet le plan marocain de sortie de crise sur cette problématique explosive entre les deux Etats maghrébins.
Dans les faits, l’affront est immense pour Alger qui a déjà suspendu le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu avec l’Espagne en 2002. En ce sens, le gouvernement algérien a pris une première décision d’envergure afin de sanctionner « cette trahison ».
Désormais, les agences de voyage locales ont pour instruction de cesser toutes relations de travail avec la patrie de Cervantès. Ce qui signifie de facto la suspension des vols entre les deux pays.
Quid du dossier gazier ?
Pour autant, un autre dossier pourrait évoluer dans les prochains jours, à savoir les relations commerciales gazières algero-espagnoles. Concrètement, les autorités algériennes ont acté le 27 avril dernier la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe (GME). Et cela, alors que le gouvernement espagnol avait annoncé en février qu’il aiderait Rabat à garantir sa sécurité énergétique. Comment ? En lui permettant d’acheminer du gaz à travers le GME.
Sans grande surprise, le géant maghrébin a immédiatement martelé que ses livraisons de gaz naturel à l’Espagne (dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats) génèreraient un manquement aux engagements contractuels bilatéraux. Par conséquent, cette décision est susceptible d’aboutir à la rupture du contrat liant Sonatrach à ses clients espagnols…. Sachant que l’Algérie, via son entreprise d’Etat, fournit 40% des besoins gaziers ibériques.
Dans les faits, si le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait rapidement déclaré que son pays maintiendrait ses engagements, cette position pourrait donc très vite s’inverser…