Les familles de Noureddine Bhiri, membre du parlement tunisien et ancien ministre de la Justice, du juge et ancien procureur, Bechir Akremi, et des parlementaires de l’opposition, Said Ferjani et Ridha Bouzayene, demandent des sanctions contre des responsables tunisiens, dont le président, après une vague d’arrestations de personnalités de l’opposition.
Selon le site Al Jazeera, les familles de ces personnalités de l’opposition tunisienne actuellement emprisonnées ont déposé un recours en justice appelant le Royaume-Uni à imposer des sanctions aux responsables tunisiens, dont le président Kais Saïed, pour de graves violations des droits humains. Le gouvernement britannique peut en effet sévir en ordonnant des interdictions de voyager et des gels d’avoirs aux personnes, entités ou organismes impliqués dans des violations graves des droits de l’Homme.
Une omnipotence étatique alarmante
Dans les faits, le pays du Jasmin traverse depuis deux ans une crise politique et économique très inquiétante, à l’image de la suspension unilatérale du Parlement et de la dissolution du gouvernement actées par K. Saïed. L’opposition a d’ailleurs accusé le régime d’avoir orchestré un coup d’Etat en prenant le contrôle du pouvoir judiciaire, en plus du corps électoral. Pire, le président Saïed a déclaré le mois dernier que les personnes arrêtées n’étaient ni plus ni moins que des « terroristes » qui avaient « comploté contre la sécurité de l’État ».
Des élections législatives 2022 lunaires
Pour rappel, K. Saïed a utilisé les élections législatives de décembre 2022 pour renforcer le poids des hommes au sein de l’hémicycle, tout en réduisant parallèlement celui des femmes. L’intéressé a également œuvré pour écarter les partis traditionnels sur lesquels Saïed a imputé une grande partie de la responsabilité de l’économie en déclin ainsi que du chômage. Et cela, en encourageant les candidatures basées sur des programmes communautaires.
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