Tunis applique désormais un rationnement de l’eau alors que le pays connait une quatrième année successive de profonde sécheresse.
Selon The Guardian, la société nationale de distribution d’eau (Sonede) coupe en effet l’eau courante chaque nuit entre 21h et 4h du matin. Mais ce n’est pas tout, le ministère de l’Agriculture interdit également son utilisation pour l’irrigation, l’arrosage des espaces verts et autres lieux publics, et pour laver les voitures.
Au cours des quatre dernières années, la région méditerranéenne a connu des étés torrides, des hivers doux et relativement peu de pluie. On estime que les températures à travers la Tunisie augmenteront jusqu’à 3,8 degrés d’ici 2050, tandis que les précipitations diminueront d’au moins 4 % au cours de la même période.
Un réseau de canalisations vieillissant
D’après WWF, les fuites représentent une perte d’environ 30 % de l’eau nationale. « Une grande partie de l’infrastructure est très ancienne, datant des années 1950″, a ainsi déclaré Imen Rais, responsable du programme d’eau douce du WWF. « Et elle n’a pas vraiment été entretenue depuis la révolution de 2011 ».
La mauvaise application des réglementations d’urbanisme affecte de facto la disponibilité et la qualité de l’eau. Parallèlement, les logements non autorisés et le manque d’infrastructures dans les quartiers les plus pauvres entrainent peu à peu le siphonnage des eaux souterraines par des puits creusés illégalement. Enfin, les eaux usées s’écoulant directement dans les réseaux d’approvisionnement hydraulique noircissent encore ce tableau, s’alarme l’ONG.
Pour information, la récolte céréalière en 2023 devrait atteindre seulement un tiers de celle de l’an dernier, à 200 000/250 000 tonnes contre 750 000 tonnes en 2022. Une prévision terrible alors que le secteur agricole contribue à environ 10 % du PIB annuel du pays.
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