Le Maroc ambitionne de se positionner comme un acteur clé de l’industrie de la défense en Méditerranée. Le pays prévoit d’offrir des avantages fiscaux pour attirer les fabricants d’armements et de munitions sur son territoire.
Dans les années à venir, le Maroc pourrait émerger comme un leader de l’industrie de la défense en Méditerranée, visant à se transformer en un centre stratégique pour la fabrication d’armements. Le royaume, traditionnellement importateur d’armements, semble décidé à changer de cap. Un projet ambitieux de développement de son secteur militaire pourrait changer la donne dans la région.
En effet, le gouvernement marocain met en place des mesures fiscales avantageuses pour attirer les industriels de la défense. Des exonérations fiscales seront accordées d’ici 2025 à ceux qui investiront dans des zones industrielles dédiées à la production d’armements et de munitions. Selon les informations relayées par El Confidencial, ces zones bénéficieraient également de terrains à prix réduits, afin d’encourager les investisseurs étrangers à s’implanter au Maroc. Cette politique fiscale, visant à stimuler la croissance de l’industrie de défense, marquerait un tournant dans la stratégie économique du pays.
Jusqu’à présent, l’industrie militaire du Maroc restait relativement modeste, se concentrant sur la fabrication de munitions de petits calibres. Cependant, le royaume ambitionne désormais de se lancer dans la production d’équipements plus sophistiqués, comme des drones, des missiles balistiques, des véhicules blindés et des pièces détachées pour chars. Le but est de s’associer avec des entreprises internationales prêtes à partager leur savoir-faire technologique. Selon Abderrahmane Mekkaoui, expert militaire marocain, le royaume veut diversifier sa production et réduire sa dépendance vis-à-vis des importations étrangères.
Le Maroc n’est pas étranger aux achats d’armement. D’après un rapport publié par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), le pays se classe parmi les 30 premiers importateurs d’armements au monde. Ses principaux fournisseurs sont les États-Unis, la France et Israël, avec qui il entretient des partenariats stratégiques.
Ce développement du secteur militaire marocain intervient dans un contexte géopolitique tendu, notamment avec l’Algérie. Les deux pays sont engagés dans une compétition pour l’armement, l’Algérie ayant déjà entamé la fabrication de drones, et prévu un budget militaire de 23 milliards d’euros pour 2025, le plus élevé du continent africain.
Cette stratégie pourrait avoir des implications importantes pour les rapports de force dans la région, en rééquilibrant les dynamiques de pouvoir et en redéfinissant les alliances militaires.