Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a réagi publiquement pour la première fois, le 29 décembre, à l’arrestation de Boualem Sansal. Dans un discours officiel, le chef de l’Etat a qualifié l’écrivain franco-algérien d’« imposteur envoyé » par la France, sur fond de tensions diplomatiques entre les deux pays concernant la question du Sahara occidental. Tebboune a exprimé que Sansal ignorait son identité et prétendait que la moitié de l’Algérie appartenait à un autre État, en référence à ses propos sur les frontières du Maroc et de l’Algérie.
Boualem Sansal, âgé de 80 ans et critique du pouvoir algérien, a été arrêté en novembre pour « atteinte à la sûreté de l’État » après avoir soutenu, dans une interview à un média français, la position marocaine sur le Sahara occidental. Cet acte a conduit à des accusations contre lui en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui sanctionne les actes subversifs menaçant l’intégrité du territoire et la stabilité de l’État. Depuis mi-décembre, il est hospitalisé dans une unité de soins.
Dans son discours, Tebboune a également pris position contre les critiques françaises sur la situation de l’Algérie post-coloniale, soulignant que la colonisation avait laissé le pays dans un état de ruine, avec 90 % de la population analphabète à l’indépendance. Il a aussi rappelé que les autorités coloniales françaises avaient commis des massacres contre les Algériens.
Concernant le Sahara occidental, Tebboune a affirmé qu’il s’agissait d’une question d’autodétermination, insistant sur la nature coloniale du conflit et rejetant le plan marocain d’autonomie sous souveraineté marocaine, qu’il a qualifié d’idée française. Cette déclaration est intervenue après des tensions diplomatiques exacerbées par le soutien de la France aux propositions marocaines sur le sujet, menant à des mesures de réciprocité, comme le retrait de l’ambassadeur algérien de Paris.