Gaza : Indignation arabe face aux propos controversés de Netanyahou sur un État palestinien en Arabie saoudite

Moyen-Orient

Les récents propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou concernant la possibilité d’établir un État palestinien sur le territoire saoudien ont suscité une vague de condamnations dans le monde arabe. Plusieurs pays, notamment l’Arabie saoudite, ont exprimé leur rejet catégorique de ces déclarations jugées provocatrices et déconnectées de la réalité.

Une proposition controversée

Lors d’une interview télévisée avec le journaliste israélien de droite Yaakov Bardugo, Benjamin Netanyahou a réagi à une question sur une éventuelle normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite. Dans une remarque qui a immédiatement déclenché des réactions vives, il a déclaré : « Un État palestinien ? À moins que vous ne préfériez qu’il soit en Arabie saoudite, les Saoudiens ont beaucoup de territoire. »

Cette déclaration a été perçue comme une tentative de détourner l’attention des actions militaires menées par Israël à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque du Hamas.

Vives réactions régionales

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a exprimé son indignation, dénonçant des propos visant à « masquer les crimes commis par l’occupation israélienne contre les Palestiniens à Gaza, notamment les actes assimilables à un nettoyage ethnique ». Ryad a rappelé que toute normalisation avec Israël restait conditionnée à la création d’un État palestinien indépendant.

La Ligue arabe, par la voix de son secrétaire général Ahmed Aboul Gheit, a qualifié les déclarations de Netanyahou d’« inacceptables » et les a rejetées comme étant « des fantasmes déconnectés de la réalité ».

L’Égypte a également réagi fermement, condamnant ces propos « irresponsables » qui menacent, selon Le Caire, la souveraineté saoudienne. Les Émirats arabes unis ont pour leur part dénoncé une approche « provocatrice » méconnaissant les droits fondamentaux du peuple palestinien.

Un rappel historique

Les Palestiniens ont vivement rejeté l’idée de leur déplacement vers un autre territoire, assimilant cette suggestion à une répétition de la « Nakba » (la « Catastrophe »), qui fait référence à l’exode massif des Palestiniens après la création de l’État d’Israël en 1948.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a également condamné ce qu’il considère comme une « violation flagrante du droit international », rappelant que les Palestiniens ont droit à un État souverain sur les territoires de Cisjordanie et de Gaza.

Une paix régionale en suspens

Les négociations entre Israël et l’Arabie saoudite pour une normalisation des relations avaient été amorcées en 2020, mais elles restent suspendues en raison du conflit en cours à Gaza. Les autorités saoudiennes insistent sur la nécessité d’une solution durable garantissant la création d’un État palestinien indépendant.

Cette polémique souligne une fois de plus la complexité des relations diplomatiques au Moyen-Orient et l’importance cruciale de trouver une solution équitable pour les Palestiniens.