Alors que la pandémie Covid a annihilé durant près de deux ans les liaisons touristiques entre la France et l’Algérie, les demandes de voyage en ferries depuis l’Hexagone explosent logiquement à l’approche de l’été. Un flux qui reste malheureusement largement inférieur à l’offre proposée par la compagnie maritime nationale algérienne; La voie fluviale restant plus économique que la voie aérienne.
« Cela fait deux ans que je ne suis pas retourné en Algérie. Ma mère est âgée et je veux la voir. J’ai même regardé les dessertes entre Alicante en Espagne et Oran, mais il n’y a rien et les prix des compagnies aériennes sont trop chers », fustige par exemple un marseillais d’origine algérienne auprès du Monde.
Ce dernier fait malheureusement face à une attente interminable devant l’agence phocéenne d’Algérie Ferries pour obtenir son précieux sésame. Selon l’intéressé, certains ont même dormi sur place pour être sûrs de partir. Quant à lui, il se relaie avec sa femme pour ne pas perdre sa place dans la file.
Cette situation ubuesque agace donc fortement la diaspora algérienne qui dénonce l’incompétence d’Alger dans ce dossier, relaie le média :
« En prévision de la saison estivale, propice au retour au pays des membres de la diaspora et des Algériens résidant à l’étranger, le ministère des Transports a annoncé le 19 mai un renforcement du programme des traversées maritimes. Algérie Ferries et la compagnie privée française, Corsica Linea, ont chacune été autorisées à opérer cinq dessertes hebdomadaires supplémentaires, notamment entre Marseille et les villes d’Alger, Oran, Bejaïa et Skikda.
Mais à l’ouverture de la vente des billets, le 23 mai, la très forte demande a fait dérailler le système de réservation. Les sites Internet des deux compagnies ont rapidement été saturés. La forte affluence – « 200 000 connexions par seconde » lors des deux premiers jours de mise en service, précise Algérie Ferries – a provoqué d’importants problèmes informatiques. Si la compagnie affirme qu’il est désormais possible de réserver en ligne « en toute sécurité », les voyageurs peinent toujours à y parvenir et sont contraints de se rendre dans les agences. »
C’est donc sans grande surprise que les agences de la compagnie nationale maritime algérienne sont automatiquement prises d’assaut. Sachant que les prix des billets d’avion deviennent hors d’atteinte financièrement pour la plupart… Un aller-retour dépasse en effet désormais allègrement la barre du millier d’euros…